mercredi, septembre 13, 2006

La langue japonais, dravidiens

    1. La langue japonaise au temps de l'oralité      Susumu Kudo

       Parole, mère de loi(「声の日本語、文字の日本語」の仏訳)


Personne ne peut contester aujourd'hui qu'il n'y a pas de gènes qui soient propres à une langue. La langue n'a pas de gène. Mais personne ne peut douter non plus que les hommes ont une capacité linguistique innée, nous sommes donc tous dotés des gènes linguistiques. La linguistique comparée du XIXe siècle créa l'idée de la "famille de langues" centrée sur les langues indo-européennes. Cependant, les résultats récents de la science génétique à la recherche de la filiation humaine semblent en quelque sorte dépasser cette vieille idée de la parenté linguistique établie à partir des critères de la famille indo-européenne. C'est en corrélation avec ces recherches et discussions qu'est née la notion nouvelle de superfamille ou de macro-famille comme l'ensemble nostratique ou eurasiatique (1) qui devrait se situer au-dessus des familles de langues issues des normes traditionnelles.

La génétique récente fait remonter l'origine des hommes modernes au centre de l'Afrique, en amont du Nil, vers 150 000 à 200 000 ans avant nous (2). L'équipe d'anthropologie génétique de l'université de Stanford, dirigée par le professeur Cavalli-Sforza, a proposé, après plus d'une trentaine d'années de recherches, l'hypothèse suivante: le premier groupe humain moderne commençait à se désagréger, dans le centre de l'Afrique, vers l'ouest et vers l'est environ 100 000 ans avant nous. Le groupe parti vers l'ouest, refoulée par l'Océan Atlantique, progressa vers le sud et y stagna tandis que celui qui évolua vers l'est mit le cap sur le nord, traversa le détroit de Suez, se sépara en deux groupes vers 50 000 ans avant nous au sud de la Mer Caspienne: l'un continue de remonter le long de la mer vers l'extrémité nord, l'autre descend vers le sud-est. Celui-ci, tout en bifurquant, atteignit, par l'Inde et l'Indonésie, le sud de la Chine et le continent australien, alors que celui-là, au nord de la Caspienne, se divisa de nouveau vers 40 000 à 35 000 ans avant nous en deux populations pour s'orienter, l'une vers l'est, c'est-à-dire, vers le centre de l'Asie du nord et l'autre vers l'ouest en passant par le nord du Caucase.

La population ainsi arrivée au centre d'Asie se fragmente de nouveau, entre 30 000 et 15 000 ans avant nous, en plusieurs groupes dont l'un, par le détroit de Behring (3), passe au continent américain, tandis que d'autres se développent dans plusieurs régions d'Extrême-Orient: Tibet, Mongolie, Mandchourie, presqu'île Coréenne et archipel Nippon, ce dernier étant probablement relié à l'époque au continent. Sur cette grande perspective de l'origine des premiers hommes de l'archipel Nippon peut reposer sans contradiction l'hypothèse du docteur en anthropologie moléculaire, Keiichi Omoto (4), sur la provenance des Japonais primitifs (Aïnous inclus) qu'il situe finalement au nord-est de la Chine.

Merrit Ruhlen, collègue linguiste de Cavalli-Sforza à l'université de Stanford, publia en 1994 un livre aux répercussions considérables dans lequel il déclare que la plupart des langues du monde sont issues d'une seule langue mère et que les trois langues d'Extrême-Orient: japonais, coréen et aïnou, apparentées les unes aux autres, remontent à la même origine que celle des langues indo-européennes. Cette hypothèse est une des applications de la théorie linguistique de Joseph Greenberg dont il est disciple. Cavalli-Sforza lui-même, dans sa théorie génétique sur l'origine des hommes modernes, semble avoir été inspiré par Greenberg qui s'était fait remarquer par une étude génétique des familles des langues africaines.

On n'est donc plus au temps de la généalogie linguistique à la Schleicher (5). A présent, il n'est plus interdit a priori de supposer des liens de parenté entre le japonais primitif et l'eurasiatique, mère de la famille indo-européenne. Il n'est pourtant pas aisé de trouver, quels qu'ils soient, des indices linguistiques ou communautés d'idée qui, même s'il paraissait y en avoir, devraient être examinées avec beaucoup d'attention dans l'ensemble non seulement lexical et phonologique mais culturel et ethnologique. Nous allons donc essayer d'imaginer, pour l'instant, de quelle nature étaient les valeurs de la vie de ces hommes préhistoriques.

Du point de vue de la théorie de l'origine africaine des hommes modernes, le japonais primitif pouvait être relié dans un temps très reculé avec une langue dravidienne. Le docteur Susumu Ôno continue de travailler à établir des liens plus ou moins directs entre le japonais et le tamoul. Mais ses démonstrations ne nous semblent pas suffisamment étayées pour nous convaincre de la véracité de la migration humaine, massive, répétée et directe (par conséquent par voie maritime) du sud de l'Inde à l'archipel Nippon. Par voie continentale? Une telle masse de population à destination du Japon aurait laissé partout dans le sud-est asiatique des traces de son passage ou amené dans l'archipel de nombreux éléments qu'elle devait recueillir en chemin. Ces traces et éléments, constatés ou non, embrouilleront la transparence de l'hypothèse tamoule de la langue japonaise. Pour fixer la nébuleuse de couches communes qui auraient existé entre le japonais primitif et la langue dravidienne, censée antérieure à l'indo-européen, il faut essayer de remonter, à partir des langues voisines dont on sait qu'elles avaient eu des contacts avec le japonais, à un état aussi reculé que possible de la langue. Dans l'étude présente, nous voulons esquisser, avec l'aïnou et l'indo-européen en arrière-plan, une image d'un état linguistique de l'époque Jômon (de 12000 à 3000 ans avant nous) et de ce qu'étaient les valeurs qui soutenaient la société.

Sannaï-Maruyama, haut-lieu de la civilisation Jômon

Ce qui nous fut révélé par une série de fouilles récentes effectuées dans le site Jômon de Sannaï-Maruyama, situé à 4 kilomètres au sud-ouest de la préfecture Aomori, était un des spectacles les plus saisissants. Ces vestiges d'agglomération Jômon ne sont pas loin de ma ville natale (Kosaka-machi, à Akita-ken) sise sur la frontière Akita-Aomori. Dans les hauteurs dégarnies qui entourent cette ville minière, agrémentée d'une maigre végétation composée seulement d'acacias, on pouvait trouver, il y a seulement une trentaine d'années, parsemés ça et là sur la terre jaune-ocre, quelques débris d'anciennes poteries imprimées à l'aide de cordelettes (d'où Jômon "impression à cordes"). On savait que la terre était habitée depuis l'aube des temps.

Dans la ville voisine (Ôyu-machi), connue pour ses cercles de pierres levées (6), les vestiges Jômon sont plus manifestes. A une dizaine de kilomètres au nord de ces deux villes, le lac Towada (ancien volcan) reflète toujours la verdure séculaire de la haute futaie de hêtres des montagnes environnantes. Au nord du lac, s'élève le mont Hakkôda dont la cime est enneigée pendant plus de six mois par an. La vaste étendue de ses flancs a l'air de vouloir envahir la préfecture Aomori. Le site Sannaï-Maruyama, situé dans une vallée de ces flancs nords, près de la mer, nous montre ce qu'était une grande agglomération Jômon qui avait duré de 5500 à 4000 ans avant nous,.

Au centre de l'agglomération il y aurait eu un grand immeuble (32 m×10m) probablement à usage collectif (temple ou atelier?), près duquel un grenier (?) moins grand. A l'extrémité du site, sur un petit promontoire qui aurait été près de la mer, sont creusés six énormes trous dans lesquels est enfoui ce qui reste de six piliers de marronniers géants rangés à distance égale, formant un grand rectangle. Ils soutenaient probablement une construction colossale en bois (phare, portail de l'enceinte ou maison de réception?). Près de là, des sédiments de débris de poterie entassés. Cimetières pour enfants et pour adultes, non loin des habitations. L'agencement plus ou moins en ordre de tous ces vestiges fait état d'une volonté bien arrêtée qui dominait cet espace. Sous une forme quelconque, il devait y avoir une autorité (religieuse? car une autorité basée sur la puissance physique n'aurait pas permis une telle longévité de la société Sannaï-Maruyama). Arêtes fossiles ou hameçons en bois de cerf nous font imaginer comment était la pêche de l'époque. Ossements de petits gibiers des montagnes, la chasse. Il y en a bien d'autres encore: corbeilles, pochettes ou paniers tressés d'osier (pour la cueillette de noix dans la forêt?). Peignes en laque vermeille. Bracelets d'ambre. Une multitude de fétiches d'argile de tailles diverses. Différentes poteries aux figures flamboyantes. Tout cela nous fait entrevoir non seulement une riche qualité de vie mais un certain sens de goût artistique.

De l'ambre, du jade ou de l'obsidienne. De l'asphalte. On en connaît maintenant la provenance: tous les objets façonnés dans ces matières étaient venus non seulement des pays limitrophes: Akita ou Iwaté mais de pays lointains tels que Hokuriku ou Hokkaido. Le site Sannaï-Maruyama n'était pas une agglomération fermée d'autochtones autarciques mais un grand dépôt ou un centre d'échange ouvert à toutes les directions. Et dire que tel centre n'aurait pas été limité au seul Sannaï-Maruyama!

Panic ou millet, calebasse, sésame, bardane, marronnier et arbre à laque, toutes ces plantes, utiles à la vie des hommes, n'étaient pas laissées au hasard, mais cultivées. L'existence d'un ou plusieurs immeubles qui auraient servi de greniers ou de hangars signifierait que tout cela était géré en prévision, au moins pour un an, des pénuries qui pouvaient arriver à tout moment. On savait donc faire valoir à merveille, terre, mer, eau et feu: premiers éléments de la richesse. On dirait une société mycénienne à 3500 ans avant nous (7), sauf l'écriture sur les tablettes d'argile. Toutes les industries humaines prenaient forme, indécise et primitive certes, mais bien orientée. Les hommes de Jômon n'étaient pas acculés à la faim, au mode de vie aléatoire et précaire de chasse-cueillettes. Pour nous les modernes, le fait mérite une sincère admiration que cette société aurait continué d'exister mille cinq cents ans dans le même endroit sans grande interruption apparente. Quelles étaient donc les valeurs solides et stables de la société qui lui ont permis de durer si longtemps?

D'innombrables poteries déterrées sont imprimées de diverses figures mais on n'y constate aucune sorte de signes qui auraient pu servir d'écriture. Jamais dans ce site on ne verra dénicher de traces d'écriture. Mais pour avoir l'idée de construire dans cet espace humain une maison à l'usage publique, la maintenir et l'entretenir, une cohérence d'idées raisonnable et collective aurait été absolument nécessaire, outre l'autorité dont il a été question tout à l'heure. Nous ne disons pas que le langage ait été au fond du problème mais il sera permis d'imaginer que l'idée des valeurs de cette société était fortement liée avec ce moyen de communication ou d'expression qu'est le langage. La langue n'est pas un simple moyen de communication mais une vision du monde, elle soutient un système de valeurs. Une autre langue, c'est un autre monde.

Voilà cinq mille ans, au moment où la société Sannaï sans écriture devait battre son plein, çà et là dans le continent eurasiatique, s'ébauchaient quelques essais maladroits de notation, en graphies, des idées ou des nombres. En Iran, en Egypte et probablement en Chine aussi, des idéogrammes rudimentaires commençaient à prendre une place modeste dans la communication langagière. Mais l'archipel Nippon n'en a jamais produit de semblable. Les gens de l'âge Jômon méditaient, s'exprimaient et vivaient longtemps sous l'empire des signes oraux. Ils mémorisaient, chantaient mais n'écrivaient pas.

Voix, écriture et loi

Les deux oeuvres poétiques d'Homère, les plus anciennes et les plus riches de la littérature orale occidentale, chantent de hauts faits de la société mycénienne voilà plus de 3000 ans. C'est l'époque où plusieurs sortes d'écriture commençaient à entrer en scène dans la région du Proche Orient et de la Méditerranée. Chose curieuse, nulle part dans les vingt-huit mille vers des oeuvres homériques n'apparaît le mot gramma "signe d'écriture". Un seul exemple qui peut évoquer l'existence des signes (d'écriture) se trouve au vers 168 du chant VI de l'Iliade. Il s'agit des sêmata lugra "signes lugubres". Le contexte ne précise cependant pas s'il s'agit d'une vraie écriture ou d' "idéo-figures" qui pouvaient avoir quelque signification. Michel Bréal constate dans son Pour Mieux Connaître Homère (8) que les aèdes au temps d'Homère ne recouraient pas à l'écriture, alors que A.T. Murray (9) affirme dans une petite note du vers en question qu'il s'agit là du seul endroit de tout Homère qui puisse faire deviner l'art d'écriture à cette époque (10). Tout nous mène à croire cependant qu'avant Homère au moins, l'absence de l'écriture avait longtemps duré en Grèce antique et que, même si elle était une fois mise en circulation, elle n'était nullement d'un usage commun mais restreint et fonctionnait seulement comme un moyen mnémotechnique.

Dans l'Odyssée, description chantée des aventures postérieures à celles de l'Iliade, on peut trouver plusieurs sêma(ta) "signe(s)" mais pas de gramma(ta) "signe(s) d'écriture". La sémantique de sêma glissait du concept plus ou moins abstrait de l'Iliade vers le concret tel "(signe de) cimetière", "(signe de) borne" ou "cicatrice (signe de blessure)" de l'Odyssée.

Or on sait maintenant qu'au temps d'Homère, on avait l'écriture, même plusieurs sortes d'écriture, alors qu'on ne peut relever aucun indice d'écriture dans Homère. Les aèdes faisaient de la voix l'unique moyen de leur art langagier. Le dédain avec lequel ils semblaient voir l'écriture ne serait pas venu d'un caractère arriéré ou d'une arrogance intempestive, mais de la probité et du sérieux avec lesquels ils usaient de la vive voix au lieu de la perfide écriture qui trahissait autant qu'elle assurait.

Pour eux, tout acte de la parole devait s'accomplir par la voix humaine et non pas par le système impie de signes qu'est l'écriture. L'idée que la parole doit se transmettre par la voix est enracinée dans la culture hindoue où la transmission scrupuleusement orale des Védas est toujours de règle. La même idée aurait résidé dans le linéaire B, graphisme comparable au Kana japonais en ce qui concerne la transcription syllabique du mot, de la civilisation mycénienne, antérieure au temps d'Homère. Les tablettes d'argile en linéaire B, ne sont pas des documents de la politique diplomatique, ni des batailles, ni de l'histoire des communautés ou des chroniques de la formation du royaume, pourtant toutes dignes de mémorisation collective (ces mémoires étaient sans doute transmissibles par la voix). En forme de répertoires des contribuables et des impôts payés, livrets de compte, inventaire des produits divers du pays et documentation de leurs transports, elles concernaient surtout les activités économiques du pays. Ces tablettes étaient régulièrement cassées après avoir servi de dossiers probablement administratifs de l'année. Dans le royaume hautement centralisé de la Crète, par exemple, l'administration de l'époque mycénienne aurait eu besoin d'un système de notation sûr et efficace mais futile pour le peuple qui n'en avait cure. Car ils se communiquaient par la voix. Noter (c'est-à-dire, écrire) en linéaire B et conserver les notes ne seraient pas passés pour des tâches majeures. Le mot scribe, si important en Egypte ancienne, ne se trouve même pas dans cette graphie. Ainsi lié à l'économie, le linéaire B est tombé en désuétude avec la disparition de la civilisation survenue à la fin du XIIIe siècle avant J.C. Si bien que pour savoir lire l'écriture sur les tablettes mycéniennes, il a fallu, plus de 3000 ans plus tard, de sérieux efforts de déchiffrement. Le peu de cas que faisait le peuple de l'écriture naissante se sera retrouvé plus tard dans la dialectique de grec, dans la rhétorique de latin ainsi que dans les performances oratoires de l'ancien français. Plus que la parole écrite, le discours lui-même était un art de langue par excellence. On croit volontiers que le christianisme est une religion de l'Ecriture. Mais Jésus-Christ, tout en sachant manier l'écriture, n'a jamais laissé d'écrit: il se soumit à l'ancienne tradition oratoire.

L'Egypte pharaonique se situe, à cet égard, aux antipodes de ces sociétés peu attirées par l'écriture. En linéaire B, on ignore non seulement l'auteur de ces graphies mais aussi les conditions dans lesquelles travaillaient les scribes spécialisés dans cette tâche. On ne sait même pas quel genre de profession s'en chargeait, alors qu'en ancienne Egypte, voilà 4500 ans avant nous, on sculpta de belles statues peintes en couleur des scribes qui s'appliquaient à la tâche vénérée. En Egypte, avec le début sacré de l'écriture, on peut facilement se rendre compte de l'immense autorité des scribes et de leurs phrases en hiéroglyphes. Mais, on voit aussi, dans ce pays d'écriture, les mêmes valeurs qu'au Japon du temps sans écriture.

Le temps écoulé de la XVIIIe à la XXe dynastie, le plus florissant de l'ancienne Egypte, c'est-à-dire, entre 3600 et 3100 ans avant nous, correspond, dans la chronologie préhistorique du Japon, à la dernière moitié de la période Jômon.

Un égyptologue français, Christian Jacq, a publié de nombreuses histoires romancées de l'ancienne société d'Egypte, dont l'une, avec, comme protagoniste, un jeune juge du temps de Ramsès II, nous présente l'image des valeurs de la société de l'époque (11). La légitimité du Pharaon était assurée, en ancienne Egypte, par le "Testament des Dieux", transcription en hiéroglyphes des paroles divines. C'est de ces paroles écrites des dieux que découlait le principe des lois égyptiennes. Le pouvoir administratif du vizir était au-dessous des lois fondées sur la parole de dieux, tandis que la monnaie, qui pouvait vite se transformer en agent dangereux de l'Administration, était soigneusement mise à l'écart. A cette époque de l'économie du troc où importait surtout le sens de l'estimation des valeurs, le jeune juge affronte l'ennemi, muni du pouvoir des lois. La source de son pouvoir ne tient qu'à ce qu'il commande la parole divine écrite qu'est la loi. L'économie devait dépendre non pas des affaires mais des jugements rendus en toute conscience.

L'ennemi est du côté des gens de la devise monétaire dont l'usage s'infiltrait insidieusement dans la société de l'époque. Tout en monnayant les produits du pays ou d'importation et en les inscrivant dans des livres de comptes en papyrus, ils voulaient huiler le mécanisme d'échange pour s'enrichir davantage. Ce sont les hommes d'affaires qu'on voit partout dans le monde actuel. Contre ses ennemis qui voulaient enchaîner le pouvoir au système monétaire (rudimentaire, il est vrai), le juge lutte victorieusement en s'aidant du mystérieux pouvoir qui se dégage d'une longue pratique du don et du troc, du dévouement de sa jeune épouse, médecin réputé, et de la force physique et du génie de ses fidèles amis pittoresques. Le secours vient parfois d'un ami scribe, frêle de constitution mais d'une grande efficacité grâce à sa profession de documentation et d'enquête. Quelques excès de ses amis ne choquent pas le lecteur amusé. Sous l'égide invisible et l'approbation tacite du Pharaon qui accaparait la volonté divine émanant de l'écrit (Testament des Dieux), il réussit à étouffer dans l'oeuf une grave décadence d'athéisme qui allait résulter de l'écoulement de la monnaie. La stabilité et la sécurité Egyptiennes du temps des Pharaons étaient assurées sur ces valeurs.

Que don, accueil ou troc aient été la monnaie courante de la société antique, il en était de même de l'archipel Nippon. Dans le tome XVI des Nihon-Shoki (Histoire du pays Nippon) du VIIIe siècle (12), est relatée une grande expédition de navires conduite en 660 (13) par le chef de guerre Abé-no-Hirafu, qui, en proposant des accords d'hospitalité aux Emicis (Aïnous) qui voulaient entendre ses appels et s'y soumettre, remontait dans le nord jusqu'à ce qu'il rencontrât, à l'estuaire d'un grand fleuve (14), encore au stade de la civilisation Jômon, une tribu appelée Mishihasé (ou Shukusin, lecture chinoise). Un groupe d'Emicis, attaqué par les Mishihasé, lui avait demandé secours. L'absence de réponse à ses sommations de prendre contact l'obligea à procéder à un négoce qui consiste en troc muet, sans échanger de parole, sur la grève. Ce mutisme signifie que les Mishihasé employaient d'autres langues que japonais et aïnou. Deux patriarches de la tribu Mishihasé emportèrent, sous le regard attentif de la troupe maritime impériale, une partie des objets rangés sur la plage: quelques habits et de l'étoffe. Après les avoir examinés, ils revinrent bientôt les rendre sur la place d'où ils les avaient emportés. La signification peu ordinaire de cet acte n'échappa pas à l'armée d'expédition. La tentative des Mishihasé de revenir sur leur décision et leur demande de paix ne parvinrent pas à leur faire éviter la catastrophe: le commandant de l'expédition ordonna l'assaut. La bataille s'engagea aussitôt. La tribu du nord fut anéantie. Etait-ce dû à des malentendus des deux côtés? Ou s'agit-il d'une malheureuse différence de pratiques dans ces occasions? Le rapport succinct ne laisse aucun doute: il ne s'agissait pas là d'une erreur d'interprétation de la tribu du nord...

De faux rapports en faveur du camp impérial sont toujours possibles dans les Nihon-Shoki qui sont compilés, dans un sens, en vue de justifier la légitimité du pouvoir impérial au détriment des peuples environnants: montagnards du pays de Hida, Aïnous du nord-est ou Kumasos du sud-ouest, etc. Mais ce court récit a le mérite au moins de nous montrer que la négociation à l'ancienne se passait souvent de la parole. Le troc était longtemps un acte par lequel on incite autant à la mutualité qu'à la paix. Tout objet, tout acte était lourd de sens.

En Egypte antique, un manquement quelconque à un présent d'un ambassadeur étranger risquait d'entraîner une guerre avec son pays d'origine. Dans l'Histoire d'Hérodote (tome IV), il y a un passage connu relatant un fait qui se déroula au VIe siècle avant JC: Darius, souverain persan, mis au pied du mur dans la Scythie où il était engagé avec son armée, reçoit de la part d'un roi des Scythes un oiseau, une souris, une grenouille, et cinq flèches. "Le héraut remet son présent en silence, et part. Cette terrible harangue fut entendue, et Darius n'eut plus grande hâte que de regagner son pays comme il put" traduit J-J. Rousseau (15). Le message était clair, la menace réelle: ton corps sera transpercé de ces cinq flèches, si tu ne t'enfuis pas ainsi déguisé en oiseau dans les airs, en souris sous terre ou en grenouille dans l'eau. Dans la communication ancienne, tout objet avait un sens, tout était symbole et allégorie. Les gestes primaient la parole. Darius ignorait, cependant, que le braiment des ânes de son armée effrayait si fort la cavalerie scythe, peu habituée au cri horrible des baudets, qu'elle était prête à lever le camp.

On ignore si c'était à ce genre de communication que ressortait la pratique des divers hommes (ou tribus) qui venaient s'assembler ou troquer au centre d'échanges Jômon de Sannaï-Maruyama. Mais s'il en avait été ainsi, on n'aurait pas eu besoin, pour la négociation de la paix ou de l'échange, non seulement d'écriture mais de parole. C'était pour la troisième fois que Abé-no-Hirafu organisait l'expédition. Il avait déjà eu des contacts avec les Emicis du nord (c'est-à-dire, Aïnous) dont il embauchait parmi ses hommes quelques soumis, utiles comme guides, interprètes ou pourquoi pas comme cuisiniers ou combattants. Tout cela n'empêchait pas de procéder ainsi au troc muet. Les Mishihasé étaient une mystérieuse tribu. Ni Aïnous ni Yamatos (japonisants), ils pratiquaient une autre langue que l'aïnou (ou les dialectes d'ainou). La différence de langues ne gênait pas les anciens, ni leur communication mutuelle.

L'aïnou est une des langues sans écriture si nombreuses dans le monde. C'est seulement à partir de la dernière moitié de l'époque Edo (dès le XVIIIe siècle) que la langue du nord commençait à être transcrite, soit en japonais (kata-kana, hira-kana, kanji), en alphabet romain ou en alphabet russe, suivant le mode d'écriture d'origine du transcripteur.

Sous le règne de l'empereur Saïmeï (seconde moitié du VIIe siècle), les fils des immigrants continentaux, déjà avertis du mérite politique de l'écriture, savaient que la connaissance de l'écriture menait au pouvoir. Alors que la plupart des habitants de la partie nord-est du pays (à la limite sud, Kanto, dont le centre est Tokyo actuel), ne voulaient pas, civilisés (c'est-à-dire, japonisés) ou non, se faire à l'écriture, les anciens habitants de l'archipel, ainsi que les aïnous, regardaient l'écriture avec plus ou moins de méfiance, tout comme les aèdes grecs au temps d'Homère.

La mise en caractères de la parole a effectivement quelque chose de louche, qui ressemble à la monétisation des biens. Le signe ne peut jamais représenter, tel qu'il est, l'objet. Plus les signes s'éloignent de l'essence des choses, plus l'esprit primitif éprouvera de difficulté à s'y accommoder. Peu confiant dans l'écriture ou dans le système monétaire, il n'a pas le coeur à s'en servir. Mais l'esprit libre, il se trouve loin des affres d'un homme moderne, soucieux de tout et toujours soumis à l'équation arbitraire des objets et des signes qui les représentent.

La société dotée de ces valeurs, bien qu'elle évolue avec lenteur, porte loin. Celle de Sannai-Maruyama a duré 1500 ans: la période florissante des Pharaons 500 ans. Les anciens Egyptiens transformèrent la parole en "lois", en hiéroglyphe intouchable et inviolable. L'idéogramme qui ne cessait de nous évoquer l'unique ainsi que le sacré est lié avec le pouvoir de la voix. Car l'idéogramme est un système de représentation des figures-notions produites par la voix. Mais au fur et à mesure que l'idéogramme se simplifie en un système moins figuratif (donc plus maniable) mais plus abstrait voire indirect et arbitraire, l'écriture, c'est-à-dire, la loi, devient ce à quoi tout le monde peut accéder, ce qu'on peut toucher, manier, modifier et répéter. La démocratisation de l'écriture a eu pour effet d'amener dans la société un affaiblissement du pouvoir de l'écrit divin.

Tout au cours de la période des Pharaons et plus tard encore, l'Egypte résista aux incitations étrangères à monétiser les biens, venues surtout de la Grèce. Cette résistance continua jusqu'au début des Ptolémées d'origine grecque, vassaux d'Alexandre le Grand. Le commencement du système monétaire marqua en Egypte la fin de la paix assurée par les "lois écrites", c'est-à-dire, les signes concrets de la parole. Depuis, le centre de gravité du monde méditerranéen se déplaça de l'Egypte des mythes à la Grèce des logos où on commença à "écrire", c'est-à-dire à "noter la parole en signes phonétiques". Suivant Eric A. Havelock (1903 - 1988), dans son Preface to Plato (1963), l'alphabet, cette écriture analytique, finit par générer dans les idées grecques de grandes transformations structurelles, dont la capacité d'abstraction, si nécessaire aux pensées modernes.

D'autre part, dans le Tôhoku (nord-est du Japon) qui rechigna longtemps à l'écriture et à l'économie monétaire, l'âge Jômon se prolongea jusqu' à l'époque Edo. La japonisation linguistique des habitants de la région, composés des éléments pré-yayoi (= jômon) ainsi que des aïnous, fut extrêmement lente. L'alphabétisation (il ne s'agit pas des lettres romaines mais des caractères kana, kanji) du peuple date de l'ère Meiji, des années 1870. Les femmes surtout ont été longtemps analphabètes non seulement en kanji mais en kana. Que l'alphabétisation (système des signes phonétiques pour représenter des idées) soit indispensable au bonheur humain (16), cette idée, conclusion de la pensée de Havelock, émane des ignorances propres aux gens de la zone alphabétique. Le système des figures (ou des images, si décriées par Platon) qui semble même exister dès avant l'apparition des caractères chinois continue d'avoir un impact considérable sur l'édification des foules qui ne cessent de faire de cette écriture leur moyen de communication. La tradition sans écriture qui persiste toujours en Inde est loin d'être primitive. La faculté extraordinaire de mémorisation propre à la culture indienne se fait de plus en plus valoir dans le monde informatque du XXIe siècle. Cette mnémotechnique tient, sans aucun doute, à la tradition orale qui existe dès avant l'âge védique.

"Parole et loi" en vases communicants

Un ouvrage de Hidézô Yamada (17), étymologiste en aïnou, nous enseigne que le Sannaï de Sannaï-Maruyama signifie, en aïnou, "vallée aux crues rapides". Il s'agirait d'une rivière où se concentrent les eaux provenant des pluies ou de la fonte des neiges. Le nord du Japon, surtout la région de Tôhoku (Aomori, Akita et Iwaté entre tous), est parsemée de nombreux toponymes aïnous. Témoins par exemple quelques uns aux environs de ma ville natale Kosaka: Otaru-, Hurutô-, Nito-: ou Aï-naï, Kéma-naï, Hi-naï: deux suffixes -bé(t) et -naï signifiant tous les deux "vallée ou rivière". La présence fréquente de toponymes aïnous peut attester, dans la région, l'ancienne prédominance des Aïnous. Mais nous, descendants partiels des Aïnous, ne conservons aucun souvenir de l'aïnou. La mémoire de la langue est totalement évaporée en nous, quoique le parler de Tôhoku ait sans doute puisé à la langue aïnou ses particularités dialectales.

Entre japonais et aïnou, il y a cependant des indices de rapport. Kami "dieu" en japonais est censé ne pas avoir de lien étymologique avec ses homonymes: kami "cheveux" ou kami "amont". Le japonais archaïque aurait disposé non pas de cinq voyelles comme aujourd'hui mais de huit voyelles (a, u et deux i, deux e, deux o). La survivance de cet état vocalique se retrouve, jusqu'au VIIIe siècle dans le centre du pays, dans treize syllabes: ki, hi, mi pour i, ké, hé, mé, pour é, ko, so, to, no, yo ro, mo pour o (pour mo, la distinction n'apparaît que dans les Koji-ki, établis en 712). Pour la différence des deux é, la plupart des savants s'accordent pour penser qu'il s'agit des voyelles composées soit de ia (é dit du genre ) ou de ai (é du genre otsu), alors que pour deux o, nous partageons la conviction de Katsumi Matsumoto qui affirme que la différence des deux o n'était pas phonologique mais simplement phonétique, dépendant seulement des sons environnants. Nous supposons que l'état vocalique primitif, antérieur au système des huit voyelles, aurait été de quatre ou de trois voyelles:A/O, I, U.

Or, il s'est avéré que mi- (du genre otsu) de kami "dieu" différait phonologiquement du mi- (du genre kô) de kami "cheveux, amont". Le i du genre otsu aurait été composé de -oi ou -ui. Ki "arbre" et phi "feu" étaient tous les deux du genre otsu. Ce qui nous fait supposer qu'ils sont originaires de ko-i, ku-i pour ki "arbre" et de pho-i, phu-i pour phi "feu". Or, nous avons ko-kagué "ombre de feuillage" pour ki, pho-kagué "lueur, feu" pour phi "feu". Cette lecture de ko- pour ki et pho- pour phi nous mène à l'origine de ki (<ko-i) et de phi (<pho-i).

D'après ce genre d'équation, kami "dieu" remonte soit à kamo-i ou à kamu-i. Kami qui a pour ancienne lecture: kamu-kazé "vent de dieu" serait donc venu non pas de kamo-i mais de kamu-i. On ne trouve cependant, parmi plusieurs étymologies de kami "dieu" présentées dans le Grand Dictionnaire de la Langue Japonaise (Shôgakkan, Tokyo), aucune qui le relie avec l'aïnou kamui. Une hypothèse kami, contraction de kagami "miroir" ne se tient pas, car mi- de kagami n'est pas du genre otsu mais du .

Notoirement connu est le fait que kamui signifie en aïnou à la fois "ours" et "dieu" (kuma et kami en japonais). Or parmi sept étymologies concernant le mot kuma "ours" japonais, la sixième fait sortir kuma "ours" d'une alternance vocalique de kami "dieu", la septième, plus compliquée, fait venir kuma "ours"de la lecture du caractère chinois kuma "ours" emprunté au dialecte coréen de Paikche pour un vieux mot kuma signifiant "dieu". Ce qui nous intéresse ici n'est pas l'étymologie de kuma "ours" mais celle de kami "dieu". Ce qui ressort de ces étymologies de kuma est pourtant simple: qu'anciennement kami "dieu" pouvait avoir été exprimé par kuma dans l'archipel Nippon. Dans ces conditions, l'hypothèse de l'aïnou kamui "dieu, ours" pour l'origine du japonais kami "dieu" n'est pas extraordinaire.

Osoré-san "mont d'horreur", donnant sur la baie Mutsu, se trouve à l'extrémité nord du département Aomori. La montagne est connue pour ses sibylles. En aïnou, usor ou osor signifie "baie" ou "fesse" (en ainou, la voyelle u se rapproche de o). Les envahisseurs, venus du centre et progressant vers le nord, ont japonisé l'incompréhensible usor/osor en osoré "peur, crainte" simplement par la ressemblance phonétique évidente. La sibylle se dit, dans la langue de la région, "itako". Il s'agit d'une femme, diseuse de bonne aventure, qui parle, s'il le faut, dans un état de transe, à la place d'un défunt qu'elle prétend pouvoir ressusciter à la demande de ses clients - amis ou parents. C'est un langage des autres. Ce personnage lacanien, typique de la région du nord et du Ryûkyû, semble remonter à l'aube de l'histoire du pays.

Kunio Yanaguida (1875 - 1962) pense, pour l'étymologie de itako, à itak aïnou "parole, parler, langage". En aïnou, en dehors des mots qui se terminent par une voyelle tels que kamui, -nai "rivière", existent des mots à terminaison consonantique, tels itak, -bé(t) "vallée". Le japonais, langue en C(onsonne)+V(oyelle), ignore en principe la terminaison consonantique. Il diffère aussi du coréen où, dans un mot comme kwaha(k) "science", une consonne peut être muette (implosive) à la terminaison mais sonore si la consonne occulte est suivie d'une voyelle: kwahagi "science" au nominatif.

Si itak aïnou est entré dans un environnement linguistique japonais, il deviendra itak + voyelle, éventuellement itako avec voyelle o, ou yuta ("sibylle" en ryûkyû), avec la consonne finale tronquée. L'étymologie du mot japonais uta "chant" (qui peut être yuta) n'est pas encore établie. D'après le Dictionnaire de la Langue Japonaise Chronologique (Sansei-dô, Tokyo), uta n'était pas seulement "parole mélodique" mais "parole (sans mélodie)". Shinobu Origuchi (1887 - 1963) veut voir le radical uta dans uta-fu "porter parole, c'est-à-dire, porter plainte", d'où le verbal redoublé utta-fu "se plaindre". Dans le Dictionnaire de Dialectes Japonais de Misao Tôjô (Tokyo-dô), uta-u s'emploie dans le pays de Hitachi (à l'est de Kantô) non pour "chanter" mais pour "parler". Il n'est pas étonnant que le mot japonais uta se lie génétiquement avec itak aïnou.

L'aïnou not "machoire, cap" peut être devenu le nom de la péninsule Noto ou s'être sonorisé en nodo "gorge" (certains supposent que nodo vient de nondo < nomito "endroit pour boire"). Les savants renommés tels: Atsushi Hamada de Kyoto, Susumu Ôno de Tokyo, Kazuo Mabuchi de Nagoya supposent que le japonais avait, un moment, des radicaux à terminaison consonantique. Laurence Labrune de l'université Bordeaux Ⅲ prétend, dans une étude sur la typologie de la langue japonaise (18), que miru "voir" se compose de mi-ru, tandis que maku "semer", de mak-Cu (C : consonne). Elle suppose que les voyelles japonaises A, I, U, E, O étaient toujours précédées d'une consonne, qui disparaît à l'initiale d'un mot ou après un radical qui se termine en consonne. La consonne intervocalique de mi-Cu garde son caractère consonantique dans mi-ru "voir", alors qu'en mak-Cu, elle disparaît après le radical mak- à terminaison consonantique.

Cette hypothèse rend compte parfaitement du mystère de la ligne r (ra, ri, ru, ré, ro) en japonais (la consonne r peut exister en position intervocalique, mais jamais à l'initiale). Le fait que le japonais disposait, pour A, I, U, E, O, de quelques correspondants à consonne initiale, c'est-à-dire, wu (en ryûkyû), wa, wi, we, wo ou ya, yu, yo, nous amène à croire que les voyelles japonaises étaient, comme en indo-européen, toujours précédées de consonnes semi-vocaliques telles que w, y, h, f, ph ou r. Mais l'analyse de maku en mak-Cu fera difficulté en donnant suite à une série de verbes monosyllabiques avec un radical qui ne consiste qu'en une seule consonne tels que k-Cu pour ku "venir", s-Cu pour su "faire" ou n-Cu pour nu "se coucher". Pour le radical mi- de miru, il faudrait rendre compte non seulement de mi- mais de (ma+i) "oeil", ma de ma-na-ko "pupille" et mo de mo-ru "observer" (mi-ma-mo-ru "veiller" est une réduplication du verbe moru "observer, veiller"). L'altrenance vocalique due à l'emphase, observée dans de nombreux nominaux ainsi que dans des verbaux: ta-/té "main", saka-/sa "alcool du riz", fo-/fi "feu", fo-/fi-/fu "sécher", ko-/ki-/ku "venir", sé-/si-/su "faire", est un des traits essentiels qui caractérisent le japonais ancien. Sa fonction grammaticale ressemble au guna sanskrit dans la structure phonologique indo-européenne.

Le japonais a-t-il connu le radical à terminaison en consonne (m, n mises à part)? La terminaison consonantique une fois acquise (CVC), serait-il aisé de retourner de nouveau à l'ancienne structure CV? C'est d'autant plus difficile qu'en ancien japonais, les mots monosyllabiques (CV), élémentaires pour la plupart, abondaient en nominaux ainsi qu'en verbaux. Le radical en CVC ne nous semble donc pas refléter une réalité de l'époque. Mais s'il avait été dans l'histoire du japonais un temps où le radical se terminait par une consonne, ç'aurait été de prédominance des langues telles qu'aïnou ou ancien coréen. Il s'agit de l'époque où, l'équivalence de "dieu" à "ours" acquise, les termes kami, kamui ou kuma étaient largement en usage dans l'archipel. Cette période remonterait au temps préhistorique où l'habitat aïnou était beaucoup plus étendu qu'à présent, de l'extrémité nord jusqu'au lac Biwa (19) en passant par la péninsule Noto (sur la mer du Japon), occupant tous les pays des Chemins de Tôzan et de Hokuriku. (20). Les Aïnous communiquaient librement avec les Yamato de l'ouest, les Hayato du Kyûshû, les Ryûkyû des îles du sud et les anciens peuples de la péninsule de Corée. Ce temps n'était sans doute pas une illusion.

Mais la langue qui avait constitué la base du japonais n'aura été ni aïnou ni ancien coréen aux radicaux à terminaison consonantique. Car nous pensons que le proto-japonais était, au point de vue syllabique, du même type que le proto-indo-européen, c'est-à-dire, une langue à structure CV. Ses contacts très possibles avec l'aïnou et l'ancien coréen n'auront affecté que très peu ces vieux aspects syllabiques.

Y avait-il eu quelques liens génétiques entre proto-japonais et proto-indo-européen? Même sans preuves évidentes, il est difficile de nier l'existence de quelques curieuses coïncidences. Les idées apparemment communes n'évoquent que de vagues soupçons sur de vrais liens génétiques, qui, à leur tour, se devinent à travers les communautés d'idée auxquelles on s'attenndait le moins. Ces dernières semblent assez nombreuses. Nous en montrerons un exemple qui, pensons-nous, pourra nous permettre de mesurer l'étendue du problème.

L'idée de "loi" est liée, en japonais ancien, aux notions verbales: "immobiliser, fixer" (sadamu "fixer, décider" > sadamé "loi", kimu "fixer" > kimari "fixé, loi"), "poser (comme un plan)" (okitu > okité) et "parler, dire" (nori). Les deux premières notions (fixer et poser) peuvent se ramener à une seule, c'est-à-dire: "poser de façon à ne pas être bougé, placer" On peut donc réduire ces idées à deux verbaux ou nominaux "placer fixement et énoncer" ou "fixation et parole".

Or en grec, tithêmi "placer, déposer, produire (facio latin)" d'où découle themis "justice, droit", dérive, d'après le dictionnaire étymologique de Pokorny (21), du radical *dhê, qui, comme dhâ "poser, placer" en sanskrit, a donné dhâman "demeure fixe, loi". L'autre étymon indo-européen *dher- "garder, tenir, fixer" qui n'a en grec qu'un sens réduit au "siège, escabeau" (thrânos) a donné en sanskrit dharma "droit, loi, usage, règle".

Le correspondant japonais de itak aïnou "parler, parole" serait noru "énoncer" et nori "diction, loi, modèle". Noro dans les îles du sud, qui est certainement lié avec noru, signifie, comme yuta, "sibylle" (c'est itako en dialecte du nord). Le vieux caractère chinois (fa en chinois) "loi" représente, d'après le dictionnaire Jitô "genèse des idéogrammes chinois" de Shizuo Shirakawa (22), plusieurs phases décisives d'un procès en cours: il s'agit d'abord du perdant du procès qui se laisse couler à vau-l'eau, avec l'agneau de dieu étripé pour l'aruspice. Ce qui les accomagne dans l'eau est le récipient au couvercle levé pour montrer au public son contenu: parole (promesse) jugée fausse. Ce processus un peu embrouillé, comprimé dans un caractère, nous fait penser à une scène de procès ciselée sur le nouveau bouclier d'Achille (chant XVIII de l'Iliade). Les anciens aussi se battaient à coup de parole. Il faut retenir ici que l'idée chinoise de "loi" semble aussi avoir affaire avec celle de "parole" représentée par le caractère gen言 "parole à Dieu, promesse par la bouche" dont le manquement est passible d'une peine.

 En japonais ancien, une idée de la loi est plus explicitement liée à la "parole". Nori est un nominal du verbe noru "dire". Le r intervocalique étant considéré comme une consonne tardive (23), noru peut remonter à quelque chose comme no-fu, d'où, d'ailleurs, les actuels nobu, nobéru "étendre, s'étendre, énoncer".

L'acte de noru avait dès l'origine une force magique. C'est cette connotation qui est la plus à même de rendre compte de mots comme nori-to "énoncé religieux", i-nori (avec i emphatique) "prière", noro-fu "maudire". Le ryûkyû noro "sibylle" hérite de cette force magique inhérente au mot noru.

Le sens du coréen noré "chant" (noré-handa "chanter") nous ramène à penser au parallélisme qui semblait exister entre l'aïnou itak "parole" et le japonais uta "chant". Noré coréen se lierait certainement à nori "parole, loi" japonais.

Dikê "droit, justice" grec qui se lie naturellement avec deiknumi "montrer (de la main)" ainsi qu'avec dicô "dire" latin, remonte à un radical indo-européen *deik- "montrer avec des mots, dire". Merrit Ruhlen, dans son livre (l'Origine des Langues), fait encore remonter ce radical à un eurasiatique *tik- "doigt", d'où il tire tek "main" aïnou. D'après lui, le japonais "main" en tirerait son origine, en perdant la consonne finale k. (24)

En latin, jus "droit, justice" et lex "loi" auraient été, tous les deux, "formule religieuse qui a force de loi". D'après le Dictionnaire Etymologique de la Langue Latine Ernout-Meillet (Klincksieck, 1985), lex connote une idée de contrat exprès (donc "promesse") entre deux personnes, tandis que jus, "formule dictée". Cette différence n'empêche pas que les deux termes procèdent d'un acte de parole. Le radical indo-européen de lex *leg- "assembler, ramasser, recueillir" a donné en latin legô "épeler les mots, lire", en grec legô "recueillir les mots, dire". Lex est "formule de convention ainsi recueillie". On voit qu'ainsi, en Egypte, en Grèce, à Rome et au Japon antique, la parole pouvait devenir, avec ou sans support de l'écriture, "une force de loi".

La ressemblance Orient-Occident ne s'arrête pas à la structure d'idées de cet ordre. Phêmi "dire" grec qui était à l'origine de phêmê "(ce qui est annoncé par la) parole, augure, oracle" ou de phêmis "propos, réputation" a le même radical que phaïnô "briller, montrer". Il s'agit du radical indo-européen *bhâ "briller, parler". Le sens est en effet "briller par la parole", réparti en sanskrit en bhâ(s) "briller" et bhâ(sh) "parler".

Le Dictionnaire Chronologique de la Langue Japonaise fait mention d'un verbe monosyllabique: fu (phu) "dire", ajoutant qu'il s'agit d'une forme tronquée de i-fu "dire". Cette explication est franchement douteuse. Il y a, en ancien japonais, plusieurs fu comme forme verbale monosyllabique: fu "sécher", fu "éjecter (de la morve)", fu "passer", fu "filer" et enfin fu "dire", ou comme suffixe verbal: muka-fu "se diriger, affronter", néga-fu "demander, prier" etc. Dans notre dialecte du nord, hi-ru (ou hé-ru) "dire" viendrait probablement de ce fu "dire" ancien. Si tous les -fu de noro-fu "maudire", uta-fu "chanter", to-fu "demander", wara-fu "rire" (25) et du verbe dit négatif de na-fu "nier" (dialecte de l'est) se ramènent à un seul étymon -fu (-phu), ce phu, avec son sens relatif à la voix et à la parole ainsi que sa morphologie avec alternance pha- (inaccompli) / phi- (accompli) ressemble étrangement au radical indo-européen *bhâ-. 01.06 2003, Tokyo

(La présente étude est est issue d'un article en japonais que nous avons publié en mars 2003 dans un périodique japonais Daikôkaï "Grande Navigation" N°46 avec le titre Koé-no Nihongo, Moji-no Nihongo "L'Oral et l'Ecrit en Japonais".)

Notes

1) Le premier terme est utilisé par un russe, Dolgopolsky, l'autre par un Américain, Joseph Greenberg, de l'université de Stanford. Les aires sémantiques des deux termes ne se recouvre pas exactement.

2) La datation est toujours approximative. Voir Chi siamo, Cavalli-Sforza, 1993 traduction française: Qui sommes-nous, Flammarion 1997. D'après les dernières informations (Nature du 12 juin 2003), les ossements humains qui avaient été découverts en Ethiopie en 1997 viennent d'être datés d'environ 160 000 ans avant nous et pourraient constituer le chaînon manquant entre les anciens et les modernes.

3) La glaciation faisait alors émerger la terre.

4) L'origine des Japonais, 1996, Shôka-bô, Tokyo.

5) August, comparatiste mécaniste allemand (1821-1868) Die darwinische Theorie und die Sprachwissenschaft 1865.

6) Ils sont de moindre taille que ceux de Bretagne.

7) C'est-à-dire, un peu postérieure à notre Sannaï-Maruyama

8) Edité à Paris, mais la date de publication, probablement à la fin du XIXe siècle, n'est pas précisée. Michel Bréal (1832-1915), né en Allemagne, reçut l'enseignement de F. Bopp. Chargé, à partir de l'année 1864, de l'enseignement de la grammaire comparée au Collège de France, il modernisa la linguistique française. Maître incontesté du monde linguistique, il remarqua vite le génie de F. de Saussure. Traducteur de la Grammaire Comparée de Bopp et auteur de l'Essai de Sémantique (1897).

9) Augustus Taber Murray (1866-1940). Professeur de grec à l'université Stanford pendant 40 ans à partir de 1892.

10) "This is the only passage in Homer which suggests knowledge of the art of writing."

11) Le juge d'Egypte en 3 vols, Plon 1994, 1995. Prolifique et disert, l'auteur nous fait découvrir parfois des aspects occultes de l'Egypte pharaonique.

12) compilation en 720 sur l'ordre impérial. Première Chronique officielle de l'Empire en style classique (chinois) mais lisible en japonais. 30 vols.

13) VIe année du règne de l'empereur Saimei - on était déjà à l'empire.

14) Probablement sur une côte méridionale de Hokkaidô

15) Essai sur l'origine des langues, Texte Intégral, reproduit d'après l'édition A. Belin de 1817.

16) C'est ce que pense Le Frère Walter Jackson Ong, dans son excellente synthèse du problème: Orality and Literacy 1982.

17) TôhokuAinugo-Timei-no-Kenkyû "Etude des toponymes aïnous de Tôhoku", Sôhû-kan, Tokyo 1993

18) A propos d'un trait typologique du japonais: l'absence de r à l'initiale des mots indépendants de Yamato Kotoba in Ebisu No°2, 1993

19) Il s'agit du plus grand lac du Japon, à proximité de Kyoto

20) D'après la plus ancienne division territoriale, établie au Xe siècle, l'archipel du Japon est constitué de plusieurs régions: Go-ki "Cinq Centres" - Nara, Kyoto et Osaka actuelles y comprises - et Shichi-Dô "sept Chemins": Les sept désignations de , du nord au sud, sont les suivantes:Tôzan-dô "Chemin des Montagnes de l'Est" - le plus grand des sept -, Hokuriku-dô "Chemin de la Mer du Japon", Tôkaï-dô "Chemin de la Mer de l'Est", San'in-dô "Chemin de l'Ubac", San'yô-dô "Chemin de l'Adret", Nankaï-dô "Chemin de la Mer du Sud" et Seikaï-dô "Chemin de la Mer de l'Ouest". Le huitième Chemin Hokkaï-dô "Chemin de la Mer du Nord" est une désignation qui ne remonte qu'à un peu plus de 100 ans, au début de l'ère Meiji.

21) Julius Pokorny: Indogermanisches Etymologisches Wöter-buch, Francke Verlag, Tübingen und Basel 1994.

22) Heibon-sha, 1994, Tokyo.

23) cf. wu "être"> ari, wori; nobu "énoncer" > nobéru; sugu "passer" > suguru.

24) Comme nous l'avons dit plus haut, l'explication de Ruhlen de ne serait pas complète, s'il ne pouvait pas nous rendre compte de son pendant ta-. D'autant plus que la voyelle E aurait été, en japonais primitif, postérieure aux autres voyelles A, I, U, O. D'après nous, le mot "main" serait de *ta + i emphatique.

25) wara-fu = ora-bu "crier d'une voix forte" < ora-fu, probablement.

mardi, septembre 12, 2006

L'Origine Génétique des Nations

Message du Sabbat par Wade Cox © Tous Droits Réservés

Coordonnateur Général

8/11/28/120

En ce Sabbat, nous commencerons l'analyse des identités nationales des peuples de la terre et leurs origines. Une étude biblique sera publiée après l'achèvement de la série.

L'Origine Génétique des Nations

Un des avancements les plus importants dans la génétique humaine est celui de la mesure de l'ADN des hommes et des femmes.

Les hommes sont mesurés par le chromosome Y qui est passé de père en fils en ligne continue qui subit une mutation au cours du temps. C'est appelé l’ADNY. Seulement les hommes le portent par leur chromosome Y, étant XY. Les femmes ont les chromosomes XX. La science dit que ce taux de mutation est beaucoup plus lent que la Bible l'exige pour concorder avec son histoire des nations comme descendant de Noé.

Le lignage féminin est mesuré en testant leur ADN mitochondrique (appelé ADNMT) que les hommes autant que les femmes possèdent. La mitochondrie est regroupée en haplotypes qui sont reliés aux lignages des femmes dans lesquels ils surviennent et ce lignage est passé de la mère à sa progéniture dans le chromosome X, qu'ils possèdent tous, tant hommes que femmes.

L’ADNY et l’ADNMT sont mesurés de deux façons différentes. L’ADNY est mesuré dans ce qui est appelé les polymorphes. On attribue à ces polymorphes une valeur numérique et, selon la valeur au moment du test, les sous-groupes qui sont formés sont appelés clades et sous-clades du groupement global qui est appelé un Haplotype. Ces valeurs permettent de constater le changement dans les mutations et les lignages du ADNY.

L’ADNMT est déterminé en dénotant le site polymorphe comme par exemple 311C, signifiant qu’une mutation s’est produite à la paire de base 16,311 et la base qui a changé ici étaient en réalité changé à la cytosine. C'est ce changement du site polymorphe qui détermine la généalogie génétique, comme le parent passe à son enfant les polymorphismes de l'ADN qu'ils ont avec les mêmes valeurs numériques ou semblables. Ces valeurs lorsque testées qui ne sont pas exactement les mêmes que le parent sont désignées comme mutations. Les valeurs varient donc et ont déterminé les groupements tribaux des nations du monde.

Le système d’ADNY qui a été attribué au mâle de l'espèce humaine est groupé dans une série de Haplotypes de A à R.

La mesure étendue habituelle (utilisant le système Arizona) est d'habitude de 37 sites en tant que marqueurs. La mesure de base est faite pour les premiers douze, ensuite à 25 et ensuite jusqu’à 37 de ces sites polymorphes, ou emplacements pour déterminer le degré de relation et l’association des haplotypes. Il pourrait y avoir quelques 100 marqueurs ou plus évalués pour des changements (aussi connus comme polymorphismes). Un exemple de ce que pourrait être une structure d'ADNY typique est montrée ci-dessous :

1

393


2

390


3

19*


4

391


5

385a


6

385b


7

426


8

388


9

439


10

389-1


11

392


12

389-2


13

458


14

459a


15

459b


16

455


17

454


18

447


19

437


20

448


21

449


22

464a **


23

464b **


24

464c **


25

464ème **


26

460


27

GATA H4


28

YCA II a


29

YCA II b


30

456


31

607


32

576


33

570


34

CDY a


35

CDY b


36

442


37

438


*Aussi connu comme DYS 394

** Le 5/19/2003, ces valeurs ont été rajustées à la baisse de 1 point à cause d'un changement de la nomenclature de Laboratoire. (Source Family Tree DNA Chart 2004/5) (Graphe ADN d’Arbre Généalogique 2004/5)

Il y a des valeurs qui, lorsque testées, sont placées dans la colonne de droite de la table. Ces valeurs aident à déterminer si une personne est tombée dans un haplotype celte typique ou un qui se trouve parmi un type racial sémitique, ou amérindien, ou polynésien, ou chinois ou japonais. Pour correctement déterminer le type, on exécute ce qui est connu comme un test SNP (polymorphisme de nucléotide simple), mais les valeurs des tests des marqueurs 12, 25 et 37 nous pointent dans la bonne direction. Aucun groupe national n'est d’un haplotype génétique pur à l'exception de quelques tribus amérindiennes du groupe Q en Amérique du Sud (à partir des diagrammes produits par Dr. J. D. McDonald). La table ci-dessus, selon les valeurs testées, pourrait être celle du Celte R1b typique de l'Europe ou des Indiens d'Amérique, dont l'ADN appartient aux deux derniers haplotypes sur l'échelle.

L’ADNMT

La mitochondrie, initialement mis en séquence en 1981, est devenu connu sous le nom de la Séquence de Référence de Cambridge (CRS). Le CRS a été utilisé comme une base de comparaison avec l’ADNMT individuel. Autrement dit, à n'importe quelle place dans l’ADNMT individuel qui a une différence avec le CRS, elle est considérée étant une mutation. Si un résultat ne montre aucune mutation du tout, cela signifie que l’ADNMT correspond au CRS. Une mutation se produit a) lorsqu’une base remplace une autre base - par exemple un C (Cytosine) remplace un A (Adénine); b) lorsqu’une base n'est plus dans cette position, ou une délétion; et c). lorsqu’une nouvelle base est insérée entre les autres bases sans en remplacer une autre (une insertion).

C'est ainsi que l’ADNMT subit une mutation. L'ADN féminin original de l'espèce humaine a été restreint à sept femmes, mais en Europe seulement. Dans le monde entier, il y a environ 26 sous-embranchements de l'arbre du genre humain pour les lignages des femmes. Donc, on pourrait débattre que les lignages des femmes seraient explicables en termes bibliques en Europe seulement. L’ADNMT exige donc l’harmonisation avec l’histoire Biblique en expliquant la totalité des 26 lignes féminines.

Nous sommes dépendants de la science dans son organisation des haplotypes. À mesure que les polymorphes mutent, ils changent les valeurs et donc le taux de mutation peut bien causer un peu de mouvement entre les haplotypes pas encore identifiés.

Harmoniser la Bible et la Génétique

Si la Bible est pour répondre au défi posé par cette très importante découverte génétique, elle doit alors superposer cette structure au récit Biblique et expliquer la distribution des nations dans des termes qui peuvent tenir compte et répondre correctement aux défis posés par les arbres génétiques autant de l’ADNY que de l’ ADNMT de l'espèce.

Les lignages des femmes peuvent bien avoir un effet sur l’homme en causant des mutations que l'on ne connaît pas encore et un examen de ce système révélera peut-être aussi quelques aspects importants. Cependant, à présent, autre qu’une recombinaison connue, aucune conséquence sur les mutations masculines causées par la femme est scientifiquement connue.

Il semble y avoir un problème avec ce qui est appelé l'Arbre Phylogénétique du Chromosome Y en ce que le Haplotype A est la première branche manifestement divergente dans l'arbre et donc la première à diverger de Hgs B à R. Tous les haplotypes ont une branche où ils divergent.

Nous regarderons maintenant une vue d'ensemble du récit Biblique. La Bible dit simplement que Noé était parfait dans ses générations et qu'il a engendré Japheth et ensuite Ham et ensuite Shem. La progéniture des fils de Noé est inscrite et les tribus et la distribution sont notées et ainsi nous accordent quelques indices précieux pour le comparer au registre de l'ADN.

Les récits Bibliques ont été interprétés comme ne permettant seulement que huit personnes sur l'arche, cependant, les écrits peuvent se référer à huit hommes, vu que les femmes n'ont jamais été mentionnées dans les généalogies antiques sauf dans des cas très rares et parfois seulement dans la rature d'un préfixe du nom des pères (voir l’étude La Généalogie du Messie (No. 119)).

Ce scénario de huit hommes est probable vu que Canaan était assez vieux dans la première moisson de vin après le déluge pour avoir sodomisé ou châtré Noé quand il était ivre de nouveau vin. Les traditions juives abordent l'un ou l'autre des scénarios. C'est la raison de la malédiction biblique de Canaan. Le dernier cas est important pour le registre de l'ADN en ce que seules les femmes des fils auraient alors continué la reproduction et l’ADNMT de la femme de Noé se serait arrêté à moins qu'il n'y ait eu des filles de la femme de Noé présentes aussi, ce qui est possible si seulement les hommes sont mentionnés.

Les lignages des hommes étaient donc Japheth et Shem avec leurs femmes et Ham et les fils de Ham (quatre) et leurs femmes totalisant sept hommes et sept femmes en plus de Noé et sa femme.

Cela permettrait alors aussi huit femmes incluant la femme de Noé, fournissant ainsi les sept lignages féminins principaux d’ADNMT, et cela semble s'accorder avec les découvertes actuelles des haplotypes d’ADNMT, mais pour l'Europe seulement. On pourrait argumenter que quelques lignages d’ADNMT sont des divisions postérieures. La preuve scientifique indique qu'il y avait sept prétendues "Èves" dans le bassin génétique de l’ADNMT pour le Caucasien mais il y a 26 lignes féminines en tout. Donc, l'explication doit rendre compte de la séquence complète. L'argumentation pourrait ainsi être avancée qu'il y avait 26 femmes sur l'arche qui ont continué la reproduction.

Cette opinion placerait la science en harmonie directe avec le récit Biblique en ce qui concerne le lignage des femmes. Nous constaterons aussi que lorsque nous regardons le registre d’ADNMT pour le lignage des femmes, nous sommes alors capables d’établir la correspondance des divisions féminines avec les divisions masculines d’ADNY et ainsi voir la dispersion des familles de Noé dans leur distribution dans le monde. Nous examinerons cet aspect plus tard.

Le bassin génétique de Noé

Noé était reconnu comme étant pur dans ses générations. La Bible maintient aussi que les personnes dans l'Arche étaient toute de la famille de Noé. Ainsi, pour rendre compte correctement de la diversité génétique, Noé doit avoir maintenu la capacité d’avoir une progéniture génétiquement distincte et cette progéniture avait les caractéristiques de la ligne dont elle est issue mais pas la séquence complète que Noé avait à l'origine.

Les opinions conventionnelles sur les systèmes d’ADNY sont telles qu'elles comptabilisent 35,000 ans dans le passé et certains disent 60,000 à 130,000 ans et que les niveaux de mutation sont lents. Cette opinion étendue est basée sur des modèles mathématiques, mais apparemment pour promouvoir un modèle en évolution. En outre, aucune connaissance n'est tenue compte de l'impact des divers systèmes d'ADN féminins. L’ADNMT est mesuré mais les effets du Chromosome X féminin sur la structure de l’ADNY masculine sont considérés comme importants et on argumentera qu'il cause des mutations dans la structure de l’ADNY à un taux beaucoup plus rapide que ce que l’on croit permis par le modèle actuel.

Une des histoires connues que nous pouvons examiner est celle des Juifs et nous pouvons identifier un nombre de nations qui viennent d'eux et dans leur structure d'ADN, nous pouvons voir beaucoup de peuples qui ne sont pas réellement des Sémites selon la connaissance actuelle. Par exemple, 52 % de tous les Lévites Ashkénaze ne sont pas des Sémites selon les modèles d’ADNY et les explications actuelles. Donc, nous pourrions avoir la preuve ici de l’existence d'un grand nombre de gens convertis au Judaïsme se mariant dans les tribus. Selon toute probabilité, cela pointe à la conversion des Khazar comme étant la source des Lévites Ashkénaze. Nous examinerons cet aspect ci-dessous.

En outre, nous savons que le Clan Buba du peuple Lemba au Zimbabwe dans le lignage d’ADNY sont tous Cohen de Lévi et les Lemba sont principalement de l’ADNY juif, bien qu'ils soient noirs ayant pris des femmes africaines après qu'ils ont été isolés à la captivité babylonienne. Leur Judaïsme est beaucoup plus fondamental que le Judaïsme de post-captivité et leur détermination du calendrier est basée sur la conjonction déterminée d'avance. Ils ont maintenu leurs croyances sous une forme très simple pendant 2,500 ans séparément de Juda.

Pour que Noé puisse être le père de la structure humaine, il est reconnu pour avoir eu la capacité pour l'infrastructure d’ADNY suivante vu que tous les humains sont descendus de lui. N'importe quel homme sur la planète aura seulement les mutations qui signifient seulement sa branche et son tracé.

M91, SRY 10831a, M42, M94, M139, M60, M181, RPS4Y711, M216, JAPPENT M145, M203, M174, SRY 4064, M96, P29, P14, M89, M213 et le noyau pour les dérivées suivantes.

Les divisions qui sont issues de lui sont comme suit.

Les fils de Ham :

Le haplotype d’ADNY (Hg) A : M91 et dérivées subséquentes

A1 : M31,

A2 : M6, M14, M33, M49, M71, M135, M141, P3, P4, P5, MEH1, M196, M206

A3 : M32,

A3a : M28, M59

A3b M144, M190, M220

A3b1 : M51

A3b2 : M13, M63, M127,

A3b2a : M171

A3b2b : M118

Cet arbre est distinct des autres Hgs B à R.

Ce groupe est trouvé principalement au Soudan > 45 % en Éthiopie > 15 % et en Afrique du Sud > 30 %. De très petits éléments de Hg A sont trouvés au Cameroun, apparemment au Maroc et parmi les Pygmées en Afrique Centrale. La majorité de ces autres sont ExE3b et B pour les Pygmées et en Afrique du Sud, ou pour le Maroc E3b.

L'Afrique est principalement ExE3b et E3b avec le groupe B distribué parmi eux.

On voit aussi l'incidence de A en Afrique avec le haplotype C à sa racine, précédent un groupe qui est resté en Afrique et une branche qui a quitté l'Afrique (voir ci-dessous).

Le haplotype B est compris de M60, M181 alors

B1 : M146

B2 M182,

B2a : M150,

B2a1 : M109, M152, P32

B2a2 : M108a

B2a2a : M43

B2b1 : P6

B2b2 : M115, M169

B2b3 : M30, M129

B2b3a : M108b

B2b4 : P7

B2b4a : P8

B2b4b : MSY2a, M211

Le haplotype B apparaît en pourcentages plus petits au Mali, au Cameroun, parmi les pygmées de l'Afrique Centrale, en Afrique du Sud, au Soudan et en Éthiopie. Les haplotypes A et B n'apparaissent pas de manière importante à l'extérieur de l'Afrique ou des Américains Africains.

Le Haplotype C

Le haplotype C est un haplotype très intéressant. Il est dérivé des groupes d'ADN M168 et P9 et ensuite des segments RPS4Y711 et M216 qui forment le groupe C de base. Le groupe C de base est trouvé parmi les autochtones australiens. Les divisions sont :

C1 : M8, M105, M131

C2 : M38

C2a : P33

C3 : M217, P44

C3a : M93

C3b : P39

C3c : M48, M77, M86

Les groupes C sont trouvés parmi les gens suivants :

Autochtones australiens > 65 %

Maori > 80 %

Polynésiens français > 55 %

Samoans Occidental > 30 %

Des pourcentages plus petits sont trouvés en Irian Jaya, Bornéo (Kalimantan), la Nouvelle Grande-Bretagne et les Philippines,

Des pourcentages plus petits sont aussi trouvés en Chine et au Japon.

Les pourcentages principaux sont alors trouvés en Asie du Nord :

Mongols jusqu’à 60 %

Buryats jusqu’à 65 %

Evenks jusqu’à 70 %

Koryaks jusqu’à 35 %

Altaïques jusqu’à 23 %

Kazakhstan jusqu’à 42 %

Uzbeks jusqu’à 15 %

Kirghizstan environ 10 %

Yakuts 10 %

Il y avait un élément qui s'est déplacé dans les Indiens d'Amérique en Alaska (disons environ 42 %) et ensuite au Chippewa ou Na-Dene au Canada (+ - 6 %) et au Cheyenne (> 14 %) et à l'Apaches (> 12 %) aux États-Unis. Il y a un très petit pourcentage dans les Esquimaux du Groenland montrant un contact arctique important.

C'est une question de grande importance que nous avons été capables de déterrer le point de départ pour ces peuples et ces tribus en Asie. La Caverne Supérieure Choukoutien en Chine (découverte en 1930 excavée par Pei en 1938-1940) a été reconnue comme étant la demeure d’un groupe familial occupant les mêmes strates et comprenant des types de Mélanésiens, d’Esquimaux et de Mongols. Weidenreich a affirmé que les restes de Wadjak étaient plutôt les restes d’une femme adulte dans la Caverne Supérieure Choukoutien qu'avec n'importe quels Méditerranéens jusqu'ici (R. M et C. H Berndt, Aboriginal Man in Australia (Homme Autochtone en Australie), Angus et Robertson, 1965, pp. 30, 32-33).

Précédemment, Huxley (1870) avait classifié l'autochtone australien comme étant l'avant-garde des Dravidiens qui ont quitté la Méditerranée et l'Égypte et ils sont allés en Inde et jusqu’en en Australie. Il a considéré les tribus de Dekkan Hill et de manière plus précaire, les Égyptiens antiques comme étant les seuls liens avec les Australiens Autochtones (ibid p. 33). Il avait classifié les hommes primitifs en quatre types de Negros, Mongoloïdes et Xanthochroïques (de peau jaune) avec les Australoïdes comme étant les quatre types de l’homme primitif. Les Aborigènes tasmaniens, il les a classifié comme une branche Mélanésienne des Négros. Wallace (1893) avait dit que les Australiens n'étaient ni Négroïdes, ni Mongoloïde et les a classifiés comme étant des Caucasiens primitifs (ibid). Cependant, cela a été démontré comme étant incorrect et les Autochtones australiens sont descendants directs de la division du Haplotype C qui ont quitté l’Afrique.

Nous savons maintenant à partir de l'ADN que les découvertes dans la Caverne Choukoutien de la même famille avec ces trois types étaient en fait correctes. L’ADNY des groupes tribaux démontre que ces gens sont en effet tous descendus des mêmes lignes paternelles et les Australiens sont la structure C de base qui est allé en Australie de l'Afrique via le Nord avec les Mélanésiens et les Polynésiens développant le Pacifique et les Mongols et ce que sont devenues les tribus du grand nord en allant dans l'Asie du Nord.

Il y n’a donc aucun ADN publié (connu de l'auteur) des Australiens primitifs qui relie les Autochtones Australiens existants avec les premières découvertes en Australie. Il y a deux groupes principaux d’ADNY en Australie et ils sont les haplotypes C et K, avec un premier haplotype RxR1 > 10 % qui est trouvé en quantité significative seulement au Cameroun (> 40 %) en Afrique et avec des groupes plus petits en Ouzbékistan et parmi les Dravidiens et ils sont rares en tous cas. Ce groupe RxR1 justifierait les liens à l’Afrique et aux Dravidiens. Cependant, c'est le seul lien que les Aborigènes australiens ont avec les Dravidiens. Le groupe C de base est un bien meilleur lien et donc dans l’ensemble, les Autochtones sont venus des groupes africains qui ont aussi formé des groupes au Cameroun et dans le Nord de l'Afrique orientale. La grande majorité des Européens sont R1a et R1b et pourraient être considérés comme étant descendus de ce lien d'ADN RxR1 primitif. Cependant, on considère le haplotype RxR1 comme excluant toute origine primitive pour les Aborigènes. L'incidence de 25 % de K Hg montre le mouvement des premiers Mélanésiens (proto) dans l'Australie par le nord. Les groupes C semblent être venus de l'Afrique/Moyen-Orient dans l'Asie Centrale. Cet aspect est explicable bibliquement par la division des descendants de Cusch. Les descendants de Cusch occidentaux sont entrés en Afrique par le Soudan et les descendants de Cusch orientaux sont allés d'abord en Inde et ont ensuite continué en groupes. Après l'invasion arienne de l'Inde en 1000 BCE, ils semblent avoir quitté l'Inde. Les Aborigènes se sont séparés probablement tôt à cause de leur existence nomade et sont allés au sud. Les autres sont allés à l’est et au nord en Asie et ensuite dans le Pacifique. Ainsi, on peut expliquer l'origine africaine par une division au Moyen-Orient plutôt qu’un mouvement issu de l'Asie et il y a donc une origine de l’Asie centrale non seulement pour cet élément des Aborigènes, mais aussi pour le système entier du groupe C des Mongoles et du Pacifique. Les groupes R de base sont reconnus comme ayant été formés en Inde au Pakistan plutôt qu'être indicatifs d'une origine du Moyen-Orient avec une migration vers l'Afrique et l'Australie. Nous regarderons cet aspect en traitant de Hg R. Les divers groupes linguistiques (8) pour les Aborigènes indiquent environ huit vagues dans l'Australie pour au moins trois systèmes tribaux Hg et probablement une migration plus diversifiée.

Il n'y a aucun haplotype C en Amérique du Sud et donc le supposé lien entre le peuple de Maori et les Américains du Sud est un mythe. L’ADNY prédominant en Amérique est le Haplotype Q avec le C y apparaissant en nombre beaucoup moindre et seulement de l'Alaska vers l'Amérique du Nord centrale dans les peuples Na-Dene, Cheyenne et Apache.

On considère que le groupe C pourrait être mal placé dans les diagrammes et devrait peut-être être relié de plus près aux groupes K qui forment le proto Mélanésien de Hgs K et M. Il pourrait peut-être changer de place avec le Haplotype E, mais étant donné les arguments de A et C ci-dessus en Afrique, il pourrait ne pas en être ainsi. Le mouvement des groupes C étaient les groupes mineurs avec Q qui sont allé dans les Amériques. La sagesse conventionnelle affirme qu'ils se sont déplacés il y a 12-15,000 ans mais les références des temps de la Bible disent autrement.

Les Maoris ont affirmé à l'auteur que les traditions des canoës, qui relatent le mouvement des tribus et leur généalogie à ces canoës arrivant en Nouvelle-Zélande, permettent vraiment en fait une possible origine africaine du Maori. Cependant, l'ADN regroupant le C, avec l'incidence de O, semble exiger l'origine de l’Asie centrale et le mouvement de la côte chinoise coïncidant peut-être avec l'expansion du Han. Il y a une trace d’ADNY (O) asiatique de l'Est et du Sud-est dans le Maori, mais il y a des éléments plus grands dans les Samoans Occidentaux et, dans une mesure légèrement moindre, parmi les Polynésiens français. Cela peut bien indiquer une influence Malaisie/Philippine sur les tribus du Pacifique du système C, mais une telle influence n'est pas évidente en Irian Jaya, en Papoua Nouvelle Guinée et en Nouvelle Grande-Bretagne où nous pourrions nous attendre à les trouver plus aisément. L'arrivée du Maori en Nouvelle-Zélande est bien tardive et ils ont remplacé deux civilisations précédentes en Nouvelle-Zélande dans les premiers siècles du deuxième millénaire de l'ère actuelle. Le premier était une culture de type papoue, qui a été forcée de migrer et le deuxième semble être presque celte dans ses structures en pierre. Leur mouvement est ainsi tout à fait distinct du mouvement Autochtone australien précédent de C et de RxR1.

Le Haplotype D

Le haplotype est formé du groupe D et E à la division YAP avec M145 et M203 comme la branche pour tous les deux et M174 s’infiltrant dans le D :

D1 M15

D2 M55, M57, M64a, P37a, P41a, 12f2b

D2a : P12, P42

D2b : M116a

D2B1 : M125

D2b2 : M151

Ce haplotype est limité à deux peuples d’importance. Ceux-ci sont le Japon (> 40 %) et le Tibet (> 50 %). L'incidence du Hg indique que les japonais et les tibétains étaient jadis un peuple occupant les Steppes orientales et ils sont allés vers le nord-est dans le Japon et vers le sud dans les montagnes du Tibet. La langue des japonais est le Uralique Altaïque et elle a beaucoup en commun avec le finlandais et le hongrois, le turc, l’altaïque, le mongol, le mandchou/Tungus, le vieux coréen et les langues sibériennes du nord. Donc, nous pouvons supposer que le haplotype D était jadis une tribu avec un système de langue commun avec ceux du Haplotype C et d'autres identifiés ci-dessous. L'autre Hg pour les japonais et les tibétains indique que les chinois s'étaient entrecroisés avec eux au cours des siècles, affectant sans doute le système de langue et les coutumes des régions de leur mouvement. Les japonais ont une incidence plus haute de Hg C que les Tibétains, peut-être dû à leur exposition aux Mongols, aux Buryats et Koryaks. Cependant, l'incidence de l'Autochtone Ainu peut aussi y être un facteur en raison du remplacement de la population dans les invasions japonaises postérieures.

L'autre incidence d’importance de D provient peut-être de l'influence du commerce des japonais dans les temps anciens en allant à Sumatra et à Malaya. L'incidence de plus grande importance est à Sumatra jusqu’à 10 %. L'incidence en Malaya est moins de 5 %, comme est le groupement R1a là aussi et pour F, C et le M avec une incidence légèrement plus haute du K. Bornéo a moins de 5 % de groupe D aussi, aussi bien que les Uygurs, Altaïque, les Mongols, les Kirghiz, les Ouzbékistaniens et les Esquimaux Sibériens.

Le Haplotype E

Le haplotype E est trouvé en Afrique dans l’ensemble. Il continue la division YAP à M145 et M203 à SRY 4064 M96 et P29, qui forme la base E.

E1 : M33, M132

E1a : M44

E2 : M75

E2a : M41

E2b : M54, M85, M90.

E3 : P2, DYS 391p

E3a : M2, P1

E3a1 : M58

E3a2 : M116b

E3a3 : M149

E3a4 : M154

E3a5 : M165

E3a6 : M10, M66, M156

E3b : M35, M215 (omis de quelques diagrammes mais contenu dans Family Tree DNA 2005 Y-Chromosome Phylogenetic Tree (Arbre généalogique ADN 2005 –L’Arbre Phylogénétique), voir www.familytreeDNA.com)

E3b1 : M78

E3b1a : M148

E3b2 : M81

E3b2a : M107

E3b2b : M165

E3b3 : M123

E3b3a : M34

E3b3a1 : M136

Les groupes E sont trouvés en Afrique avec une incidence plus petite dans le Moyen-Orient et l'Europe du Sud. Certains spéculent l'incidence de E3a au Royaume-Uni comme étant des esclaves romains en Grande-Bretagne, tandis que d'autres les considèrent comme des esclaves introduits en des temps postérieurs. Les deux opinions peuvent bien être correctes.

ExE3b est le plus élevé au Burkina Faso à bien plus de 90 %, peut-être 99 %.

ExE3b est élevé au Mali (60 %), au Cameroun (45 %), parmi les pygmées (65 %) et en Amérique du Sud (55 % approximativement). Ce groupe a une faible incidence au Soudan et en Éthiopie.

E3b est très élevé au Maroc (approximativement 75 %) avec une incidence de Hg J à approximativement 10 %.

Il y a une incidence d’importance au Mali (25 %), au Soudan (25 %) et en Éthiopie (55 %,) en Amérique du Sud (moins de 10 %). 15 % des Arabes du Moyen-Orient et les Persans sont E3b et environ 10 % des Italiens et des Ibériens et entre 5 % et 10 % des allemands et des russes sont E3b et jusqu’à 5 % des Géorgiens et des Arméniens sont E3b. Les juifs européens de l'Est sont à 25 % E3b. Ils peuvent bien avoir été convertis au Judaïsme à partir du Soudan et de l'Éthiopie, vu qu’il y a des éléments sémitiques dans les deux régions. Nous examinerons ces aspects quand nous regardons les haplotypes sémitiques ci-dessous.

Ces Haplotypes A à E sont les fils de Ham. Nous tenterons d'identifier leurs tribus à une date ultérieure.

Tel que mentionné, le Haplotype C peut bien avoir été mal placé et devrait probablement apparaître après la position où E se trouve dans l'arbre, au côté de F du côté de ce qui est appelé la division YAP. D et E sont tous deux définis par une insertion sur le Y que le D et le E partagent, tandis que le C et le F n'ont pas cette insertion. Ils apparaissent plus fréquemment ensemble dans les emplacements tribaux.

Le Haplotype F

Le haplotype F est issu de la division entre le Yap M145 et M203 pour le D et E et la division RPS4Y 711 M216 pour le groupe C. C'est un petit groupe et il agit parfois comme un fourre-tout parce que les chercheurs n'ont pas fait assez de tests pour déterminer le groupe correctement. Il y a des petits groupes F dans la Géorgie/Arménie, la Perse, Ouzbékistan, parmi les Tartares Kazan et au Kazakhstan. La conclusion est que la racine de base de F est presque disparue, mais les fils prolifiques ont survécu et ont prospéré, produisant ainsi les groupes nationaux principaux et les mutations qui ont découlé de cette branche.

Cette branche détermine tous les autres haplotypes de F à R.

Le F de base est P14, M89, M213.

En termes bibliques, tant Shem que Japheth ont passé ce haplotype central à toute leur progéniture. Peut-être Ham l'a aussi passé à un de ses fils. Les diagrammes montreraient les fils de Ham comme étant très divergents.

Nous continuerons l'examen au cours des quelques semaines prochaines.

( Janvier 2006 Copyright )